1940-1945: HUY, une région très bouillante.

HUY et sa région :

Siège d'une lutte implacable contre les rexistes.

Cour intérieure du Fort de HUY en 40-45

La presse clandestine, abondante dans la région de HUY nous fournit de précieux renseignements au sujet de l'action des mouvements de résistance dans la région de HUY.

Dans la région de HUY, nombre de petites communes avaient été dépossédées de leur bourgmestre légitime et on leur avait infligé un bourgmestre rexiste, usurpateur.

La Ville de HUY, elle-même, était dirigée par un certain DUPONT, rexiste notoire.

Furent aussi célèbres, par leur cruauté, Ferdinand PAQUOT à VILLERS-LE-TEMPLE, Georges PETERBROECK à TIIHANGE, Maximilien JADOUL à MOHA et GRIMONT aux AWIRS.

Dans Le Monde du Travail septembre 1943

A HUY

Les locaux de l'Office de la Trahison de Huy ont été la proie des flammes, dans la nuit du 2 au 3 septembre ; gueule du petit Gilson.

Alors que tout le monde parle d'un réajustement des salaires, le même DUPONT vient de diminuer de 10 pour cent le salaire du personnel communal. Cela ne l'empêche de cumuler plusieurs salaires Une vingtaine de «bandits» ont libéré neuf des leurs enfermés à la prison de Huy.

Dans LA RESISTANCE BELGE d'août 1943, nous avons plusieurs articles ou extraits d'articles.

LA BALLADE DU PENDU DE MOHA.

Ce n'est point de la pitié qui accueillit la tragi-comique aventure du Bourgmestre rexiste de Moha, mais un énorme éclat de rire. Le vilain bonhomme, il avait bien mérité cela !

Présentons d'abord ce dangereux personnage. C'est un rexiste avéré. Certes, à l'heure actuelle, ce n'est pas une référence, mais ce n'est pas un crime méritant la peine capitale. Mais le bonhomme ne se contente pas d'avoir des opinions politiques plutôt suspectes, il a des rapports réguliers avec l'occupant et il a une grande gueule ! Ceci c'est déjà beaucoup plus grave.

Ce qui est impardonnable et ce qui justifie pleinement l'action de nos amis contre ce triste sire, c'est que ce bon maïeur allait raconter à ses copains de la Kommandantur tout ce qu'il apprenait sur le compte des patriotes. Et avec un beau cynisme, il se vantait de ses glorieux mouchardages..

Il ne s'en vantera plus ! Un groupe de patriotes est allé, fin juillet, lui rendre une visite nocturne dont notre traître accrédité se souviendra longtemps. Le mouchard fut déshabillé, déculotté. En chemise, sous la menace des revolvers, il n'en menait pas large ! Ce fut bien pis quand on lui passa la corde au cou, qu'on lui mit un écriteau sur le ventre et qu'on le promena, pans de chemise au vent, dans les rues habitées par ses administrés.

Sur la Place de Moha, les patriotes s'apprêtaient à pendre haut et court le bonhomme cramoisi de peur au plus bel arbre de l'endroit, quand la patrouille allemande survint. Mal à propos ! Ces Boches n'ont aucun sens de l'opportunité ! Qu'ils nous laissent donc arranger nos petites affaires ! Les patriotes ripostèrent à coups de pistolets au feu ouvert par les nazis. Ces derniers s'étalèrent valeureusement dans le fossé et nos amis battirent en retraîte, abandonnant le maïeur en chemise, les mains liées et la corde au cou.

A présent, ce bon Bourgmestre tient le lit. C'est ce qu'il a de mieux à faire. Car si les patriotes entendent encore parler de lui, ils trouveront bien un autre bout de corde pour pendre l'ami Jadoul. L'avis est d'ailleurs valable pour tous les mouchards!

LE CHEF DE GARE DE HUCCORGNE EST COCU... ET RASE !

Le Chef de Gare de Huccorgne a été puni de ses nombreuses indiscrétions, de ses petits mouchardages et de ses grandes trahisons. Des patriotes lui ont rasé la moustache et dessiné une croix gammée sur le cuir chevelu. Dans cet appareil, il a été exhibé à ses compatriotes qui savent, à présent, à quoi s'en tenir sur son compte. Et jusqu'à la fin de la guerre, il sera la risée et le suspect n° 1 de Huccorgne. Il tient le lit, mais les patriotes le surveillent.

Tout se sait. Monsieur le Chef ! Et tout se paie! ce que vous avez reçu n'est qu'un petit avant-goût de ce que vous subirez si les Belges ont encore à se plaindre de vos sales agissements. Demandez plutôt à votre compère, le Maïeur de Moha !

ECHOS A L'USAGE DES TRAITES.

Herr Dupont souffre d'insomnies. Il n'est plus tout à-fait sûr de la victoire de Hitler!

Le Commissaire d'Arrondissement de Waremme Dalhem voudrait retourner dans les pays rédimés, l'air de la région n'est pas salubre pour sa petite santé et le Major Clans ne lui accorde pas assez de Feldgendarmen pour qu'il sont rassuré !

Le bourgmestre-Traître Paquot de Villers-le-Temple serait plus en sécurité au Fort de Huy où il retrouverait les otages arrêtés sur ses indications.

Et oui, c'est toujours PAQUOT qui tient la vedette et qui semble s'être attiré les foudres de la Résistance. Il fut exécuté à SERAING en décembre 1943. C'était un authentique nazi. Nous en avons déjà parlé. Ses deux fils, Pierre PAQUOT et Gustave PAQUOT, étaient engagés dans les SS et combattirent sur le front de l'est.

Exécuté pour trahison: GRIMONT Burgermeister des AWIRS, traître rexiste.

Dans La Voix des Liégeois de janvier 1944:

Où sont les traîtres d'antan ?

En 1943, de nombreux traîtres ont subi le châtiment mérité pour leurs crimes : la mort par les armes. Déjà s'oublient les noms de ces sinistres valets de HITLER : Motte,Renard et Paquot, fangeux trio de Villers-le-Temple, Châtelain de Strée, Mme Van Cauwerberg d'Amay, Mousset de Fallais, le célèbre Pot, négrier en chef de la Werbestelle, Gilson, directeur vendu de feu l'ONT. Le Burgermeister rexiste de Tihange, Peterbroeck, l'ami des bourreaux de la Gestapo, vient de s'inscrire sur la liste : une balle dans la tête et sa voiture dans un ravin. De quoi faire trembler Herr Dupont, son digne émule de Huy. Mais il paraît que ce dernier préfère être pendu ! En décembre également, quelques mouchards de moindre importance ont été exécutés. La série est loin d'être terminée...

Dans FRONT de janvier 1944:

UN EXPLOIT DES PARTISANS

Au nez et à la barbe des Boches, des patriotes armés ont délivré, le 30 décembre, 49 prisonniers de la citadelle de Huy. Un sous-officier allemand a été tué par les partisans. Pendant toute une journée, la ville de Huy a été cernée par les nazis et les Gardes Wallonnes qui voulaient à tout prix retrouver les évadés. Ce fut peine perdue. La population hutoise a splendidement tenu le coup. Et les Fritz et leurs valets sont rentrés bredouilles de leur expédition.

Dans La Voix des Liégeois de Janvier 1944:

A HUY

Le 16 novembre, à l'endroit dénommé " l'Ile „ de " neures bièsses „ comme on les désigne chez nous — vous avez tous reconnu nos vaillants " gardes wallonnes „, s'ébattaient afin d'être en forme le jour de la revue que le fuehrer passerait dans leurs rangs, quand quatre chasseurs sortirent d'une limousine et posément s'ornèrent la manche d'un brassard tricolore ; sans se préoccuper des ordonnances réglementant la chasse, ils tentèrent de débarrasser l'endroit de ces bêtes malfaisantes.

L'héroïque gibier préféra s'aplatir sur le sol plutôt que de riposter. Hélas il y en eut qui se relevèrent ; cependant le tableau de chasse compte trois morts et cinq blessés. Nous souhaitons qu'ils trépassent à bref délai. C'est notre vœu le plus sincère.