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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


L'Afrique du Sud dans la guerre de 14-18, tiraillée par soin histoire et ses problèmes internes

Publié le 22 Janvier 2020, 18:45pm

AFRIQUE DU SUD EN 1914 :

Sur fond de querelle interne: les Afrikaners pris en tenaille.

Sur fond de ségrégation raciale.


 

1.L'Afrique du Sud en 1914.

L'Union sud-africaine était un Dominion de l'Empire Britannique, c'est-à-dire un État indépendant sans être totalement souverain. La diplomatie, la guerre, la citoyenneté, la plus haute instance judiciaire ainsi que la constitution restantr sous la tutelle de la Couronne britannique.

Au déclenchement de la Grande Guerre, l'Afrique du Sud, en tant qu'Etat, n'existait que depuis seulement quatre ans. La Loi de Défense de 1912 prescrivait que tous les citoyens sud-africains âgés de 16 à 60 ans étaient assujettis au service militaire,ce qui n'était pas le cas en Grande-Bretagne.

Sitôt la guerre déclarée, l'Union sud-africaine se trouva donc automatiquement engagée dans le camp britannique. Elle fut chargée par Londres de conquérir le Sud-Ouest africain allemand.

La population blanche sud-africaine se trouva profondément divisée. Les anglophones acceptaient la mobilisation. Les Afrikaners, en revanche, furent partagés entre la loyauté à la couronne britannique et la stricte neutralité. Le Premier ministre Louis Botha partageait cette loyauté. Botha était un ancien commandant des forces Boer

Le général James Hertzog, lui, prônait la neutralité. Les Afrikaners étaient encore profondément marqués par la guerre des Boers. Cet engagement suscita une dernière révolte des Boers qui retarda jusqu’en 1915 l'offensive contre le Sud-Ouest africain, possession allemande.


 

2. Ultime résurgence de la guerre des Boers.

En septembre 1914, le parlement sud-africain avait accepté de répondre à la demande britannique et de lever une armée pour attaquer le Sud-Ouest africain allemand. Le colonel Manie Maritz qui commandait un régiment stationné à proximité de la frontière avec la colonie allemandele colonel Manie Maritz , refusa d’obtempérer aux ordres du Gouvernement et entra en rébellion.

Dans l’optique d’une revanche de la guerre des Boers, il voulait obtenir par la force l’indépendance des républiques afrikaners d'Orange et du Transvaal. Il alla plus loin que la neutralité et se rapprocha des Allemands. Suivi par 12 000 hommes, il marcha sur la capitale !

Les Anglais, préoccupés à l'idée de devoir affronter une coalition entre les Allemands et les Boers envisagérent de dérouter les 30000 hommes du contingent australo-néozélandais en route pour les Dardanelles et de les faire débarquer en Afrique du Sud. 

Le 12 octobre 1914, Louis Botha proclama la loi martiale. Les rebelles afrikaners furent finalement vaincus et le colonel Maritz contraint de se réfugier en territoire allemand.

C'est à ce prix que l’Afrique du Sud put entamer la campagne contre le Sud-Ouest africain allemand.


 

3. L'Afrique du Sud en guerre en Afrique.


 

 

En avril 1916, trois colonnes sud-africaines, fortes de 42 000 hommes au total, pénètrent dans la colonie du Reich.

Entre la modeste armée allemande et les puissantes troupes sud-africaines, le rapport de force était absolument disproportionné.

Le 12 mai, les Sud-Africains occupent le poste de Windhoek abandonné par les Allemands qui se replient à Tsumeb, à l’est du pays. En quelques semaines, les villes de la colonie sont prises les unes après les autres.

La campagne en Afrique du Sud-Ouest allemand s'acheva en juillet 1915 quand le gouverneur de la colonie allemande se rendit. Les pertes sud-africaines s'élevaient à 241 tués et 263 blessés

A la fin de 1915, la position alliée en Afrique Orientale semblait critique. Sur demande britannique, l'Afrique du Sud leva un contingent comprenant 10 régiments montés, 12 bataillons d'infanterie, 1 bataillon motocycliste, 6 batteries d'artillerie et deux unités de reconnaissance (Scouts). A

Les forces sud-africaines subirent relativement peu de pertes en Afrique Orientale Allemande. Par contre, elles furent lourdement frappées par les maladies tropicales. 43477 Sud Africains y servirent et 75% d'entre eux durent être évacués, frappés par la malaria, la dysenterie et les formes les plus virulentes de maladies parasitaires dues aux piqûres de tiques.


 

4. Les troupes sud-africaines sur le front européen.

Pendant toute la durée de la guerre, les troupes sud-africaines combattirent essentiellement sur le territoire africain. On les retrouva également sur le front européen, où servirent environ quarante-trois mille d’entre eux, arrivés à Marseille en juin 1916.


 

C'était la 1re brigade d'infanterie sud-africaine. Elle était composée exclusivement de soldats de souche européenne.

Ils furent engagés dans la bataille de la Somme où ils participèrent à une attaque le 15 juillet, au bois Delville, après laquelle il y eut seulement cent quarante-trois survivants sur trois mille deux cents qui y avaient participé.


 

5. Les africains d'origine ne furent pas longtemps dédaignés.


 

Les populations indigènes, hostiles aux colons allemands, avaient proposé leur aide Lors de la campagne contre le Sud-Ouest allemand. Aide dédaignée sous le motif qu’il s’agissait d’une guerre entre Blancs.


 

Le conflit se prolongeant sur le front occidental, les pertes réclamaient de plus en plus d'hommes pour remplacer les morts.


 

Malgré la ségrégation en vigueur 90000 Sud Africains noirs et métis furent enrôlés. En principe pour des tâches de travail et de transport. Plus de 25 000 volontaires noirs servirent en France au sein du  South African Native Labour Contingent (SANLC) pour fournir le soutien aux troupes combattantes. Beaucoup d'entre eux furent au contact des terribles scènes due combats du front.


 

La plupart servirent dans les grands ports français: Le Havre, Rouen, Boulogne, Calais et Dunkerque, déchargeant les millions de tonnes de  munitions et de ravitaillement indispensables à la poursuite de la guerre.


 

6. Le Mémorial National Sud-Africain.

Le mémorial national sud-africain a été érigé au Bois Delville, situé sur la commune de Longueval, dans le département de la Somme. Il commémore l’engagement des troupes sud-africaines pendant la guerre de 14-18. Un musée commémoratif retrace l’histoire de la participation de l’Afrique du Sud aux guerres mondiales.


 

 Ce mémorial fut contesté car organisé selon les principes de l'apartheid avec des tombes et des plaques pour les Blancs et une fosse commune sans aucun nom pour les Noirs.

Le 6 juillet 2014, une cérémonie au cimetière militaire du bois Delville s’est tenue en présence du vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, de Nathi Mthethwa, ministre de la Culture, et de Nomaindia Mfeketo (en), ministre adjointe aux Relations internationales et à la Coopération. Ce jour, on a procédé à l’inhumation du premier soldat sud-africain noir mort en France, Beleza Miengoua, volontaire noir de la SANLC. Il fut exhumé d'un cimetière du Havre et enterré désormais auprès de «  ses frères blancs  ».

Cyril Ramaphosa a précisé «  Durant l’apartheid, ils séparaient même les morts. Ainsi les soldats blancs ont été enterrés dans un même lieu, tandis que les soldats noirs ont été éparpillés dans différents cimetières de France. »

Beleza Miengoua est devenu officiellement, le symbole posthume des soldats noirs sud-africains morts lors de la Première Guerre mondiale et le seul dont le nom est inscrit sur un cénotaphe.


 

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