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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Robert DESNOS Poète et résistant français, mort en déportation.

Publié le 8 Octobre 2019, 18:41pm

Robert DESNOS

 

Poète et résistant français, mort en déportation.

Fils d'un banquier, Robert Desnos grandit dans un quartier populaire de Paris. Son père voulait le contraindre à faire des études commerciales. Ce sera la rupture avec sa famille. Après le collège, brevet en poche,  il vit tant bien que mal de petits boulots.

 

Il débute sa carrière de poète dans la revue d'avant-garde "Trait d'union". Autodidacte, il est introduit en 1920 dans les milieux littéraires modernistes. Il rejoint en 1922 les surréalistes. En 1927, il s'éloigne d'André Breton après que ce dernier eut rejoint le Parti communiste. En 1929, il est exclu du mouvement surréaliste par André Breton.

 

Sans renier les innovations auxquelles il a participé, il adopte une écriture plus classique et rédige parallèlement des scénarios pour le cinéma. Il s'engage dans le journalisme tout en continuant à écrire des poèmes. Un de ses recueils célèbres est par exemple : Corps et biens, publié en 1930.

 

Dans les années 30, Desnos est conscient de la montée du fascisme en Europe. Certes, il s'est brouillé avec Breton et ses amis parce qu'il refusait de les suivre dans leur engagement au parti Communiste. Mais cela ne signifie pas qu'il se désintéresse de la politique. Au contraire, son engagement ne va cesser de croître. En 1934, il rejoint le mouvement frontiste. Après les élections de mai 1936, il adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires. Cette association était sous l'autorité tacite du parti communiste et faisait partie de l'Union internationale des écrivains révolutionnaires (UIER), fondée à Moscou en novembre 1927.

Il adhéra ensuite au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. Ce Comité regroupait des intellectuels français de gauche opposés à la montée du fascisme en France et en Europe. Il fut créé sous le patronage de trois personnalités de la gauche : l'ethnologue Paul Rivet, socialiste; le philosophe Alain, radical; le physicien Paul Langevin proche du Parti Communiste.

 

A la radio, de 1930 à 1939, Desnos participa aussi à des émissions sur l'actualité et les menaces qui planaient sur l'Europe.

 

Il est choqué par la guerre civile espagnole et le refus du Sénat d'y engager la France. La conjoncture internationale devenant de plus en plus menaçante, il renonce à ses positions pacifistes. La France doit, selon lui, se préparer à la guerre, pour défendre son indépendance , sa culture, son territoire et pour faire obstacle au fascisme.  Aussi accepte-t-il de prêter son concours à des manifestations des Maisons de la culture, et d'écrire des critiques de disques pour le journal communiste Ce soir.

 

Mobilisé en 1939 Desnos fait la drôle de guerre.  Il ne se laisse abattre ni par la défaite de juin 1940, ni par l'occupation de Paris. Pourtant, il est rangé parmi les artistes dégénérés.

 

Au début de l’Occupation, il poursuit ses activités journalistiques dans le quotidien Aujourd’hui, principalement comme secrétaire de rédaction. Dès juillet 1942, il participe à AGIR, un réseau de la Résistance, spécialisé dans la récolte de renseignements pour la Grande-Bretagne. Desnos transmet les informations confidentielles recueillies au sein de la rédaction. Il fabrique aussi de faux documents pour des Juifs et des résistants. Un an après, il entre dans un autre réseau, Morhange, qui effectue des opérations de combat. Il continue, en secret, à écrire des poèmes dont le célèbre «Le Veilleur du Pont-au-Change» sous le pseudonyme de Valentin Guillois. Dans ce poème, il lance son vibrant appel à la lutte générale.

 

En 1943, il écrit son célèbre poème  "Ce cœur qui haïssait la guerre", poème engagé en faveur de la Résistance. Il s'agit d'une renonciation à ses idéaux pacifistes en faveur de la lutte armée contre l'occupant dans un seul but : défaire Hitler, le nazisme, et recouvrer la liberté.

 

Aucun document historique le prouve, mais il est probable, qu'il ait participé à des missions combattantes. «Le Veilleur du Pont-au-Change» y fait clairement allusion.  Dans "La Voix" nous trouvons aussi un appel vibrant à cette résistance.

Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles,
Une voix, comme un tambour, voilée 
Parvient pourtant, distinctement, jusqu'à nous.

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau 
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie, 
Elle allume aux lèvres le sourire. 

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles, 
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ? 
Elle dit "La peine sera de courte durée"
Elle dit "La belle saison est proche."

Ne l'entendez-vous pas ?

 

Le Réseau AGIR était infiltré. Desnos a été arrêté à Paris le 22 février 1944. Malgré les coups reçus lors de ses interrogatoires, il n’a jamais dévoilé ses activités de résistance. Cela n’a pas empêché, les autorités d’occupation de l’incarcérer à la prison de Fresnes, puis au camp de Royallieu à Compiègne où il écrira l’un de ses poèmes les plus poignants, «Sol de Compiègne».

De Compiègne, il fut déporté dans plusieurs camps dont Buchenwald, puis évacué sous la poussée des Alliés en mai 1945 au camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Épuisé par les mauvaistraitements et les marches forcées, il y meurt du typhus le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp par les soviétiques. Arrêté en tant que résistant, il paya du prix de sa vie son engagement dans les forces de résistances.

Quelques temps avant son arrestation, en février 1944, il avait écrit six sonnets satiriques en argot. Il y critiquait violemment le régime de Vichy, ses représentants et son chef. "Le Maréchal Ducono » par exemple, ne laisse pas de doute sur son identité ( Pétain ) Ces textes seront publiés après 1945 par la revue Messages.

 

Maréchal Ducono se page avec méfiance,
Il rêve à la rebiffe et il crie au charron
Car il se sent déja loquedu et marron
Pour avoir arnaqué le populo de France.

 

 

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