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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Un poète de guerre originaire de HUY: Gaston de Ruyter.

Publié le 17 Janvier 2019, 19:18pm

Gaston de Ruyter (1895-1918)

C'est un régional. Il est né à HUY et décédé sur le front entre Bulscamps et Furnes (Flandre-Occidentale, Belgique), 07-10-1918, soit quelques semaines avant l'Armistice.

 

Il était un engagé volontaire de 1914. À 19 ans, il avait tout quitté pour s’engager. Il n’avait pas terminé ses études qu'il suivait à l'Athénée Royal de HUY.

 

D’abord combattant dans l’armée de terre, il s’ennuie vite dans les tranchées. C’est là qu’il va se révéler en tant qu’écrivain. Il rédige plusieurs poèmes et chansons à la fin de 1917. Ses écrits sont publiés et connaissent un certain succès.

 

Pendant la bataille de l'Yser, il combat dans les tranchées de Ramskapelle et passe de 12 ° à 5 ° Régiment de ligne. En novembre 1914, il est promu sergent et, le 28 février 1915, adjudant.

 

Comme beaucoup d'autres, il entre dans l’aviation avec la ferme intention de devenir pilote. Il s’inscrit comme élève à l’école d’aviation de Juvisy.

Le 2 octobre 1918,son rêve se réalise : il devient pilote. Il est versé dans une unité opérationnelle, la 11e escadrille. Malheureusement, il trouve la mort quelques jours plus tard( Le 7 octobre ), lors d’un vol d’essai à Alveringem, non loin du front. Il avait le grade de pilote-adjudant.

 

On l'évacua vers l'hôpital de la Croix-Rouge « L'Océan » à La Panne avec une fracture du crâne, une fracture latérale et une fracture de la mâchoire supérieure. Il décéda le jour-même des suites des blessures.

 

La victime est inhumée le 10 octobre 1918 à 10h30 dans le cimetière militaire belge de De Panne, par après, il fut transféré au cimetière de La Buissière à HUY dans le caveau familial. Rien sur sa tombe n’évoque le fait qu’il a combattu pour la patrie. Ce qui est étonnant car contraire aux habitudes de l'époque.

 

Un hommage lui fut rendu à Huy le vendredi 2 décembre 2016 au cimetière de la Buissière, sous le Parrainage des Tombes françaises en Province de Liège et du Souvenir Français en l'honneur des 12 écrivains belges ayant combattu durant la Première Guerre mondiale. 

Voici quelques poèmes de sa main. A la lecture, on se rend compte qu'il ne s'agit pas de « Poèmes guerriers » mais de « poèmes de guerre ». C'est plus qu'une simple nuance. La « Poésie de guerre » est écrite durant la guerre ou ayant celle-ci comme thème principal. La « Poésie guerrière » - elle existe aussi- vise à légitimer le conflit, à exacerber le patriotisme et à persuader civils et militaires d’une victoire prochaine.

 

Vous avez cru l’avoir, ô peuple de déments !
vous avez cru qu’on pouvait faire
par votre force seule, au mépris des mystères
d’un grand fleuve français un grand fleuve allemand.
Eh ! bien, détrompez-vous, car ce fleuve est vivant !
ce fleuve porte en lui une âme
qui pleure le passé, qui tout bas nous réclame :
il a vu nos aïeux, il veut voir nos enfants.

 

 

Voici l’âpre contrée où l’enfer et le feu
Font, d’un gamin d’hier, la carcasse d’un homme;
Et voici les corbeaux se disputant, furieux,
Cette carcasse encor jusqu’en son dernier somme
!
(Gaston de Ruyter, 1917)

 

Voici les froides nuits aux creux de la tranchée
Et les longues factions, nerfs crispés, l’œil au guet ;
Et voici les retours, sans glaive et sans trophées,
Des soldats harassés, farouches et muets.

Voici les mois perdus déroulant, monotones,
La plainte quotidienne aux matins sans soleil ;
Voici l’église nue où les cloches ne sonnent
Que pour l’annonce encor d’un éternel sommeil.

Voici l’âpre contrée où l’enfer et le feu
Font, d’un gamin d’hier, la carcasse d’un homme ;
Et voici les corbeaux se disputant, furieux,
Cette carcasse encor jusqu’en son dernier somme !

Mon cœur, pourquoi pleurer l’envol des clairs matins
Et les baisers ardents, et les chaudes caresses,
Et l’extase infinie où des mains dans mes mains
Attendaient le réveil tremblant de ma tendresse ?

N’es-tu pas satisfait, soldat, de tant d’orgueil
Et de force brutale aux chants fiers de ta haine ?
Regarde, sous tes pieds, s’entrouvrir le cercueil
Et consume ta force à libérer tes chaînes !

Gaston de Ruyter, 1917

 

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