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awans-memoire-et-vigilance.over-blog.com

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Site relatif au devoir de mémoire. Concerne la FNC, la FNAPG et la CNPPA pour AWANS, BIERSET. Concerne les combattants, les résistants, les prisonniers, la guerre, l'armistice, la libération. Reportages sur les commémorations, les Monuments aux Morts, la Fête Nationale. Discours 11 novembre, 21 juillet et autres.


Nécropole et mémorial de Notre dame-de-Lorette.

Publié le 5 Décembre 2018, 19:04pm

Notre-Dame-de-Lorette, un site majeur de la Guerre de 14-18.


 

1. Bref historique du site pendant la guerre de 14-18.

Le Nord-Pas de Calais figurait, au lendemain de la Première Guerre mondiale, parmi les territoires ayant subi les dévastations les plus terribles. Les journalistes ont alors parlé de « l’Enfer du Nord ». Avec près de 580 000 soldats morts sur leur sol et plus de 300 villages et villes anéantis, ces deux départements figurent au premier rang des régions détruites à l’issue de la première guerre mondiale. Arras a été déclarée ville martyre.

 

Cette région a été le théâtre de combats terribles entre Français et Allemands d’abord (1914-1915), puis à partir du printemps 1915 entre les troupes de l’Empire allemand et celles de l’Empire britannique. Celles-ci alignèrent des combattants venus non seulement du Royaume-Uni (Anglais, Écossais, Gallois, Irlandais) mais aussi des lointains territoires de la Couronne: Canada, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde... Des hommes venus du monde entier ont donc combattu sur le sol de la Flandre et de l’Artois et un grand nombre y ont péri.

 

En octobre1914, les Allemands s'emparèrent de ce promontoire qui domine toute la plaine d'Artois surmonté d'une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Lorette, d’où son nom. Suivirent différentes offensives autour de ce lieu stratégique:
- la deuxième offensive de l'Artois, en mai-juin 1915 : les Français, commandés par le général Philippe Pétain, natif des environs, n'arrivèrent pas à reprendre aux Allemands la crête de Vimy, proche de Notre-Dame de Lorette.

- la bataille d'Arras, conduite par les Anglo-Saxons du 9 avril au 16 mai 1917, parallèlement à l'offensive malheureuse du général Nivelle sur la Chemin des Dames, plus au sud ; les Canadiens arrivèrent à cette occasion à s'emparer enfin de la Crête de Vimy.

- la contre-offensive allemande de mars 1918.

 

2. La Nécropole nationale.

Après la guerre, l’État français entreprend l’aménagement de vastes nécropoles où chaque visiteur doit pouvoir prendre la mesure du sacrifice consenti par la Nation.

Le 16 janvier 1924, par décret, le Président de la République française, Alexandre MILLERAND, décidait la création d’une nécropole nationale sur le sommet du « plateau sanglant » de Notre-Dame-de-Lorette. D’une surface de 27 hectares, elle regroupe 40000 corps de soldats français tués en Flandre et en Artois. C’est le plus vaste des cimetières militaires français. Il est constitué à partir d’un petit cimetière provisoire aménagé en 1915.

 

Ce petit cimetière fut agrandi puis il reçut les années suivantes les corps de soldats français provenant de plus de 150 cimetières des fronts de l'Artois, de l'Yser et du littoral belge. On regroupa, au cours des années 1920, des corps provenant de 150 cimetières provisoires établis entre la Somme et la Mer du Nord. 19998 corps non identifiés furent placés dans sept ossuaires; les restes de 20000 hommes identifiés furent placés dans une sépulture individuelle; un carré spécifique fut constitué pour inhumer les combattants de confessions musulmane et juive. Au centre du cimetière furent construits une tour-lanterne haute de 52 mètres et dotée d’un phare à son sommet.

 

3. La garde d’honneur et l’association gardienne.

Une Garde d’honneur, constituée de bénévoles, assure, depuis 1920, l’accueil des visiteurs et ranime, chaque dimanche, la flamme du souvenir.

 

Une association du souvenir de Notre-Dame-de-Lorette veille sur les lieux depuis l'inauguration de la nécropole en 1925. Tous les ans, du dimanche des Rameaux au 11 novembre, elle accueille les visiteurs.

 

Une basilique, en son centre, rappelle l'ancienne chapelle du lieu et associe l'Église catholique au souvenir du drame. Cette entorse à la laïcité est un témoignage d'ouverture de la part de l’évêque d’Arras, Monseigneur Julien, grand partisan du rapprochement entre l'Église et la République pendant la Guerre. Face à elle, se dresse une tour-lanterne qui abrite l’un des ossuaires et dont le phare est visible à des kilomètres à la ronde.

 

4. Le mémorial International.

Le 11 novembre 2014, dans le cadre du centenaire de la Guerre, fut inauguré par le Président François Hollande, le Mémorial international de Notre-Dame-de-Lorette. Ce Mémorial, établi sur le plateau, au sud-est de la nécropole nationale, est l’oeuvre de l’architecte Philippe Prost: un anneau d’un périmètre de 345 m, sur lequel sont inscrits, sans distinction de nationalité, de grade ou de religion et par ordre alphabétique, les noms de 580 000 soldats de toutes nationalités morts en Flandre française et en Artois entre 1914 et 1918.

Ce monument de forme elliptique est appelé l'« anneau de la mémoire ».

 

Il convient de saluer cette démarche, unique, visant à englober dans un même souvenir et dans un même hommage des combattants qui se sont affrontés. La liste des noms des combattants gravée par ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, de grade ou de religion constitue un geste fort de dignité et de respect. 579606 noms apparaissent ainsi sur l’Anneau de la mémoire du Mémorial international de Notre-Dame-de-Lorette.

Comment se répartissent-il en terme de nationalité ?

 

- 294.000 appartiennent au Commonwealth (dont 241.214 Anglais, Écossais, Gallois, Irlandais). Les autres sont Canadiens, Sud-Africains, Indiens, Australiens, Néo- Zélandais ;

 

- 173.876 sont allemands et inhumés dans les cimetières militaires du Nord et du Pas-de-Calais, dans des tombes individuelles et dans des fosses communes ;

 

- 106.012 sont français ou appartiennent à l’Empire colonial français, qui comprenait alors des Nord-Africains, des Sénégalais, ainsi que les combattants de la Légion étrangère (originaires d’une vingtaine de pays différents).

 

- 2.326 belges, 2.266 portugais, 1.160 russes.

 

L’établissement de cette liste est le résultat d’un travail phénoménal. D’après quelles sources a-t-elle été établie ?

 

La Commonwealth War Graves Commission, pour tous les soldats de l’Empire britannique morts sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais.

  • Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge pour les morts allemands.

  • Les Archives du ministère français de la Défense.


 

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